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Les anti-objectifs sont les choses que nous ne voulons pas voir se produire, que ce soit en tant que résultat final ou en cours de route.
Les fixer vous permet de gagner sur tous les plans.
Si les objectifs traditionnels sont les gouvernails qui déterminent votre direction, les anti-objectifs sont la carte qui vous indique où se trouvent les rapides. La prise de conscience vous permet de naviguer en eaux calmes.
Le processus général comprend quatre étapes :
1. Choisissez votre terrain
2. Établissez des objectifs traditionnels
3. Inversez le problème
4. Établissez des anti-objectifs.
Testez cette méthode en établissant des anti-objectifs lorsque vous planifiez de nouveaux projets, concevez votre vie ou créez des plans d'amélioration personnelle.
Pour moi, les anti-objectifs permettent d'éviter la victoire à la Pyrrhus.
Ce terme nous vient du roi Pyrrhus d'Épire qui a subi des pertes dévastatrices en battant l'armée romaine lors d'une bataille.
Il est désormais couramment utilisé pour désigner une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite.
Cette année, j’ai découvert le concept intrigant d'"anti-objectifs" sur le blog d’Andrew Wilkinson.
Depuis, je l’utilise dans presque toutes mes sessions de coachings, mais je n’en ai jamais parlé.
En école de coaching, on nous apprend à définir un objectif selon des critères précis.
Mais en pratique, j’ai rapidement vu les limites de ce système.
Je l’ai trouvé incomplet, car il n’intègre pas de manière émotionnelle la motivation des clients (le critère atteignable et réaliste étant uniquement factuel).
J'ai commencé à me demander si ce framework de fixation d'objectifs n'avait pas besoin d'être amélioré.
Et puisque j'aime tester personnellement de nouveaux concepts avant de les partager publiquement, j'ai commencé à établir des "anti-objectifs " pour ma propre entreprise.
Tout a changé.
C'est rapidement devenu un élément de base pour :
Définir la vision de mon entreprise
Définir des objectifs d'amélioration personnelle
Concevoir ma vie idéale
Maintenant que j’ai testé cette méthode sur moi-même et avec tous mes clients, je vais vous expliquer comment tirer parti des anti-objectifs pour améliorer votre processus de définition d'objectifs.
Le concept repose sur l'inversion, un modèle mental qui affirme que les problèmes complexes sont souvent plus faciles à résoudre à l'envers qu'à l'endroit.
Charlie Munger, l’associé de Warren Buffett l’explique très bien :
"Les problèmes deviennent souvent plus faciles à résoudre si vous les inversez.
Au lieu de chercher le succès, faites une liste des moyens d'échouer. Que ce soit par paresse, envie, ressentiment, apitoiement sur soi, prétention, bref, toutes les habitudes mentales d'autodestruction.
Évitez ces traits et vous réussirez."
Il le résume en une phrase :
"Dites-moi où je vais mourir pour que je n'y aille pas."
Une grande partie du succès dans la vie et en entrepreneuriat vient du fait que l'on sait ce que l'on veut éviter.
Au lieu de réfléchir à ce que devrait être notre entreprise parfaite, nous devons penser à la pire entreprise imaginable et à la manière de l'éviter.
En faisant ça, nous inversons les choses et créé ce que nous appelons des "anti-objectifs".
Avec les objectifs standards, nous envisageons le résultat optimal.
Nous construisons ensuite des systèmes qui mèneront à ce résultat (idéalement).
C'est important et nécessaire, mais c'est incomplet. Les anti-objectifs tirent parti de l'inversion pour compléter la réalisation de l’objectif avec un aspect émotionnel.
Les anti-objectifs sont les choses que nous ne voulons pas voir se produire, que ce soit en tant que résultat final ou en cours de route.
Je vais développer ce point avec un exemple personnel :
Mon rêve était de créer mon entreprise pour gagner en liberté et en sérénité. Et j’ai réussi.
Mais à force d’être sur tous les fronts, j’ai commencé à ressentir un épuisement physique et émotionnel. J’ai eu des pics de stress et des périodes de grande fatigue et je voyais beaucoup moins mes proches… Bref, j’ai gagné la bataille, mais perdu la guerre.*
Les anti-objectifs vous permettent de gagner la bataille ET la guerre !
*Ça va beaucoup mieux depuis que j’ai repris le contrôle de mon alimentation et de mes horaires de travail.
Alors comment tirer parti des anti-objectifs dans votre processus de définition d'objectifs ?
La méthode se décompose en quatre étapes :
Choisir l'arène
Fixer des objectifs standards
Inverser le problème
Établir des anti-objectifs
Choisir l'arène
L'arène est le projet sur lequel vous allez travailler.
Ça peut porter sur l’aspect :
Personnel (alimentation, sport, amélioration personnelle, etc.)
Professionnel (votre activité ou votre carrière)
Votre arène est un projet pour lequel vous recherchez à vous réaliser ou progresser dans un objectif de croissance.
Fixer un objectif standard
Ici, on fixe un objectif standard, c’est-à-dire qui soit spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporel. En bref, les résultats souhaités dans le domaine choisi.
Voici un exemple d'objectif standard :
Créer une newsletter avec 500 abonnés en 6 mois.
Notre mode de pensée naturel cherche à répondre aux questions suivantes :
Quelle stratégie ou quel processus m'aidera à atteindre mon objectif ?
À quels problèmes je pourrais faire face ?
Que puis-je faire pour résoudre ces problèmes ?
Il n'est pas naturel de penser à l'opposé de ce que nous désirons lorsque la solution se trouve juste devant nous, en confirmation de ce que nous croyons. Notre esprit ne cherche pas les limites de nos propres hypothèses, à moins que nous fassions un effort conscient pour l'apprendre en inversant la question.
Inverser le problème
Pour inverser le problème, il faut se poser quelques questions et y répondre.
Dans la poursuite de cet objectif standard :
Quels événements, comportements ou actions dans la stratégie ou le processus peuvent m'empêcher d’atteindre mon objectif ?
Quels événements, comportements ou actions peuvent m'empêcher de résoudre ces problèmes ?
Comment puis-je échouer dans mon objectif ?
Quel est le pire résultat possible ?
Quels sont les paramètres qui y conduiraient ?
Quelles sont les actions quotidiennes que je regretterais ?
Quelle action m’épuiserait physiquement ou émotionnellement ?
En bref, demandez-vous ce que vous considéreriez comme gagner la bataille, mais perdre la guerre.
Établir des anti-objectifs
Travaillez maintenant à rebours pour définir vos anti-objectifs, c'est-à-dire les résultats que vous ne voulez pas.
James Clear compare les objectifs standards à des gouvernails. En développant cette analogie, si les objectifs standards sont les gouvernails qui déterminent votre direction, considérez les anti-objectifs comme la carte qui vous indique où se trouvent les rapides.
Une carte réfléchie et claire vous permet de naviguer en eaux calmes.
Ça peut être difficile à interpréter, alors je vais prendre l’exemple de ma newsletter pour illustrer :
Objectif : Créer une newsletter avec 500 abonnés en 6 mois.
Choisissez votre arène : le nouveau média personnel que je souhaite créer dans mon activité (ma newsletter)
Fixez des objectifs standards : Avoir 500 abonnés en 6 mois
Inverser le problème :
Quels événements, comportements ou actions dans la stratégie ou le processus peuvent m'empêcher d’atteindre mon objectif ?
Une mauvaise communication.
Un contenu à faible valeur ajoutée qui réduit le nombre d’abonnés.
Avoir un mauvais taux de rétention.
Choisir une plateforme qui héberge la newsletter qui ne soit pas pertinente.
Comment puis-je échouer dans mon objectif ?
Ne pas définir une stratégie de communication pertinente.
Définir des thématiques non cohérentes pour ma cible.
M’imposer un rythme de publication trop élevé.
Quel est le pire résultat possible ?
Ne pas avoir de nouveaux abonnés.
Voir que les abonnés se désinscrivent.
Avoir un taux d’ouverture trop faible.
Quels sont les paramètres qui y conduiraient ?
Ne pas définir de stratégie de communication pertinente.
Une mauvaise configuration de Podia.
Écrire des objets de mails qui ne donne pas envie d’ouvrir le mail.
Quelles sont les actions quotidiennes que je regretterais ?
Perdre trop de temps à rédiger un article de la newsletter par manque d’organisation.
Ne pas communiquer suffisamment et écrire pour trop peu de personnes.
Quelle action m’épuiserait physiquement ou émotionnellement ?
M’imposer un rythme de publication supérieur à un article par mois.
Me mettre trop de pression sur les statistiques.
Ne pas programmer des plages horaires pour rédiger les articles à venir.
Établir des anti-objectifs :
M’imposer un rythme de publication supérieur à un article par mois - Je me fixe un objectif minimum d’un article par mois. Si c’est plus, ce sera par plaisir.
Me mettre trop de pression sur les statistiques - Je regarderai les statistiques une fois par mois.
Ne pas programmer des plages horaires pour rédiger les articles à venir - J’ai trois semaines pour faire de la veille et une semaine pour rédiger le prochain article.
Écrire des objets de mails qui ne donne pas envie d’ouvrir le mail - Je vais lister des accroches pertinentes en m’appuyant sur des méthodes de copywriting éprouvées.
En mettant tout cela ensemble, mon projet de newsletter a maintenant une image complète :
Objectif standard : Avoir 500 abonnés en 6 mois
Je sais où je veux aller et ce que je veux éviter. Mon gouvernail est réglé et j'ai une carte des rapides.
Choisissez votre arène : Sélectionnez le projet sur lequel vous allez travailler
Établissez des objectifs standards : Définir les résultats spécifiques souhaités
Inverser le problème : à quoi cela ressemblerait-il de gagner la bataille, mais de perdre la guerre ?
Établissez des anti-objectifs : Fixez les résultats spécifiques que vous ne voulez pas.